Les passoires thermiques n’ont plus vraiment la cote sur le marché immobilier. Ces biens classés F ou G sont pointés du doigt, car considérés comme trop énergivores. Ils sont petit à petit écartés du marché : les biens G sont interdits à la location, et les F le seront en 2028. Conséquence directe de ces tendances : les logements mal classés sur le plan énergétique voient leur valeur s’effondrer. C’est le constat alarmant dressé par une étude du bureau Ithaque. L’impact sur le marché est désormais indéniable : une maison classée F ou G peut perdre jusqu’à 250 000 € selon les villes, un appartement jusqu’à 50 000 €.
Autrefois reléguée au second plan, l’étiquette énergétique est devenue un critère central dans l’estimation d’un bien immobilier. Dans un contexte de hausse des prix de l’énergie, d’obligations réglementaires et d’attentes écologiques plus fortes, les acheteurs se détournent des logements énergivores. À Bordeaux, Lyon, Toulouse ou Montpellier, les écarts de prix entre un logement bien noté (A/B) et une passoire thermique atteignent des sommets. Les appartements ne sont pas épargnés. À Nice, un T2 de 40 m² mal classé peut se vendre 49 000 € de moins qu’un équivalent performant. Même à Paris, l’écart moyen avoisine les 26 000 €. Le marché évolue vers un immobilier à deux vitesses : d’un côté, des logements modernes, sobres, bien valorisés ; de l’autre, des biens énergivores devenus synonymes de travaux coûteux, voire de freins à la location. À Nantes, la décote reste plus faible, faute d’offres énergétiquement vertueuses, mais la tendance est la même. Comme le résume Jean-Régis de Vauplane, porte-parole d’Ithaque : « Le marché a intégré la performance énergétique comme un critère de valorisation à part entière. Mieux vaut anticiper que subir. » Dans ce nouveau paysage immobilier, la rénovation énergétique devient un impératif économique autant qu’écologique.